lundi 26 octobre 2015

Est-ce du social business ?

Bonjour à tous,

Nous sommes en ce moment à Pangani, un coin de la côte paradisiaque en face de Zanzibar, ou je prends avec quelques copains des "vacances forcées" pour éviter les remous des élections présidentielles. (Voir : Les éléctions sont ce week-end !! )

C'est l'occasion de prendre un peu de recul sur le boulot. Je suis dans un centre dont le but est de soutenir les entrepreneurs sociaux. En résumé, un entrepreneur social est quelqu'un qui veut monter un business qui a du sens, un social business. Mais comment être sûr de ne pas tomber à côté de la plaque ? Réflexions.



Le social business
Muhammad Yunus, l'un des grands noms de l'entrepreneuriat social, le définit ainsi sur son site :
Social business is a cause-driven business.
Le social business, c'est un business motivé par une cause. Cette cause, c'est un objectif que l'on se fixe dès le départ. C'est un facteur motivant pour ceux qui travaillent dans l'entreprise et ça permet de dire "Je travaille pour réaliser quelque chose d'utile".Cette cause cherche généralement à répondre à des problèmes sociaux et/ou écologiques. Pour faire simple (et flou du coup) nous dirons que la cause doit être quelque chose de "bien" pour la société. La notion de bien est à l’appréciation de chacun.

Le projet "Avomeru"
Le projet sur lequel je travaille activement depuis quelques mois en Tanzanie, et je continuerai à travailler dessus indirectement pour au moins les deux ans à venir, s'inscrit dans cet esprit de social business.

Le projet a débuté il y a plus d'un an. L'idée était d'envoyer une équipe dans un village appelé Leguruki pour résoudre a un problème local : ils ont un excédent d'avocats d'une espèce que l'on ne peut exporter car la peau est trop fragile. Impossible de les vendre ou de tous les manger, donc la plupart ne sont pas récoltés, tombent par terre, et sont grignotés par les chiens. C'est bien dommage.

Pour parer à ce problème, notre fière équipe décide de faire de l'huile d'avocat, ou plutôt d'aider les agriculteurs à produire leur propre huile. Bref, beaucoup a été fait !

Nous sommes, à présent, sur le point de lancer le business. Oui, mais voilà, comment s'assurer que nos valeurs et idéaux de départ soit respectés pour les 5, 10, ou 20 ans à venir ?

Notre cause, c'est de soutenir de donner plus d'autonomie aux agriculteurs locaux. "Empowering locals farmers". Mais où se situe notre la partie sociale de notre business concrètement ?

Social business, commerce équitable ou business tout court ?
Dans les débuts, la création du business, l'innovation dans la conception de nouvelles machines spécialement pour ce village et ses conditions particulières, nous n'avons pas de doutes sur ce qui nous motive et guide. Sauf que sur le long terme, nous ne sommes pas sûrs de rester dans l'aventure. Nous sommes jeunes, motivés, donc nous chercherons sans doute un "business man" aguerri pour tenir la barre.

Dans 5 ans, nous imaginons deux pôles :
    •    Une recherche et diffusion de technologie, financée par des bourses, nous chercherons à implémenter et améliorer nos systèmes auprès de tous ceux qui pourraient en avoir besoin dans le monde (Oui, je sais, c'est ambitieux, on appelle ça la "big picture" :) )
    •    Un achat et vente d'huile, autofinancé, qui s'assure que les agriculteurs qui ont investi dans des machines arrivent à valoriser et vendre leurs produits.

Ce deuxième pôle, c'est Avomeru. À terme, on tend donc à faire du commerce équitable avec différentes coopératives. Notre aspect "social" du coup, se retrouve principalement à acheter le produit à un prix intéressant pour les producteurs.

Personnellement, je trouvais un peu dommage que Avomeru ne soit un social business simplement parce que on s'engage sur une certaine somme d'argent à reverser aux agriculteurs. Mais le social business va plus loin que simplement la manière dont il est appliqué au jour le jour : nos objectifs en tête, ils guideront les décisions à l'avenir, celles-ci se feront en faveur de nos partenaires locaux et pas nécessairement du capital. Cela veut dire que, outre le prix d'achat, les producteurs d'huile savent que nous travaillons pour eux et que nos choix leurs seront favorables avant tout.

Alors on verra où cela nous mènera, avec de bonnes intentions et ouverture d'esprit, on ne peut qu'aller dans le bon sens !

En savoir plus
Si vous voulez aller plus loin sur notre travail de tous les jours, vous pouvez visiter ce blog : http://avomeru.blogspot.com/
Pas très design, il a surtout un rôle informatif pour nous aider à coordonner les nombreux acteurs du projet.

Un site arrive bientôt, je le mettrai ici : [Du coup il n'est pas encore la...]
Nous allons faire une campagne de crownfunding pour lancer notre business, lien à venir : [Bientôt, bientôt, ...]

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